judo.......
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PRESENTATION
judo (littéralement « voie de l’adaptation »), art martial japonais, puis sport de combat créé en 1882 par Kano Jigoro (1862-1938) à partir de sa réflexion sur sa propre pratique des ju jutsu anciens. Le judo est une lutte — par opposition à la catégorie des boxes pieds-poings —, qui se pratique à la fois debout et au sol.
REPERES HISTORIQUE
Dans le Japon en paix de la période d’Edo, les samouraïs ouvrent des écoles où ils enseignent leurs systèmes de combat ; certaines de ces écoles sont spécialisées dans les ju jutsu, ou « techniques d’adaptation » destinées à vaincre en combat à mains nues un adversaire armé ou non. L’enjeu étant la vie — ou la mort —, ces techniques sont gardées jalousement secrètes et s’inscrivent dans des traditions diverses, généralement héritées de la réflexion et de l’expérience de leur fondateur. L’enseignement se fait donc uniquement de maître à disciple, et seul le plus méritant, celui que le maître destine à reprendre l’école après sa mort, reçoit la totalité du savoir de la lignée, dont il devient à la fois le gardien et le vecteur.
KANO JIGORO FONDATEUR DU JUDO
Au début de l’ère Meiji, en raison des circonstances historiques et sociales, ces écoles tombent pour la plupart dans l’oubli et souvent dans le mépris. Pourtant le jeune Kano, de faible constitution (moins de 50 kg à l’âge adulte), qui cherche un moyen de ne
pas subir physiquement ceux qu’il surpasse intellectuellement, se tourne vers leur enseignement. Accepté à la fois par les écoles Tenshin Shinyo et Kito, il s’investit pleinement dans l’étude. À force d’entraînement, son corps change, s’adapte à l’effort et à la lutte, et, dans le même temps, il s’aperçoit que sa pratique a sur lui des conséquences inattendues, qui se traduisent par un gain de confiance et une attitude plus posée, plus réfléchie face aux événements de la vie.
Ambitieux, étudiant extrêmement brillant, Kano Jigoro veut faire de sa vie quelque chose de grand : le seul projet à sa mesure lui apparaît être l’éducation, une éducation globale qui inclut toutes les dimensions -physique, intellectuelle, morale - de l’être humain. Il voit dans le ju jutsu - ou plutôt le judo l’outil idéal pour ce faire.
LE JUDO UN PROJET DeDUCATION
Si « jutsu » peut être traduit par « technique » (dans le sens de « méthode » ou « recette »), le suffixe « do », que Kano Jigoro choisit pour nommer sa méthode, désigne en fait le « domaine connu », celui que l’on découvre au travers de l’expérience et qui ne cesse donc de s’étendre. « Do », souvent traduit par « voie », est donc en fait le « chemin parcouru ».
UNE PRATIQUE DEMOTIVEE ET GUIDEE
Concrètement, le passage de « jutsu » à « do » implique que le rôle du maître n’est plus de transmettre un savoir dont il est le seul détenteur, mais de guider l’expérience de l’élève, d’éclairer un chemin que celui-ci doit parcourir lui-même. Il s’agit de créer un espace de pratique propice à la recherche, un champ d’expérience qui permette le jeu des essais et des erreurs.
Kano Jigoro supprime donc de son enseignement les techniques les plus dangereuses, et y inclut un apprentissage systématique de la chute (ukemi). Ces deux mesures permettent de libérer l’esprit de l’élève, qui ne craint plus ni de se blesser, ni de chuter, ni de blesser son partenaire, et qui peut donc travailler en toute sincérité, sans retenue, dans un esprit de recherche, en privilégiant l’initiative et la prise de risques.
Cette forme particulière d’entraînemen — le randori (littéralement « saisies libres ») — n’a d’autre enjeu que la pratique elle-même, complétée par l’organisation régulière de rencontres (shiai) qui constituent une autre forme d’entraînement et qui doivent permettre à l’élève de se mettre à l’épreuve dans une situation où
l’opposition est maximale et où il peut tester librement son efficacité.
Cette possibilité d’expression libre, sans la contrainte du champ de bataille et des exigences mortelles du combat réel, constitue une véritable rupture avec la tradition et s’oppose à la forme habituelle d’entraînement des écoles de ju jutsu, à savoir le kata (enchaînements de techniques codifiées). Les kata subsistent cependant en judo, où ils fonctionnent comme un répertoire de techniques et de situations d’étude, y compris celles que l’exercice du randori ne permet pas.
VERS LOLYMPISME
Les vieux maîtres des écoles anciennes voient d’un très mauvais œil le jeune Kano remettre en cause plusieurs siècles de leur enseignement : la crédibilité théorique du judo doit passer par une mise à l’épreuve pratique. L’école de judo de Kano, le Kodokan, doit ainsi répondre à de nombreux défis pendant les deux dernières décennies du XIXe siècle, les plus importants l’opposant à la police, dont la tradition martiale est ancienne et réputée. Deux rencontres sont organisées et se soldent par la victoire du Kodokan, ainsi que, malheureusement, par la mort de l’un des représentants de la police. L’efficacité du judo étant ainsi établie et largement relayée par la presse, plus rien ne s’oppose à sa diffusion.
Parallèlement, Kano mène une carrière de haut fonctionnaire au sein du ministère de l’Éducation où il s’emploie à faire reconnaître ses théories sur l’éducation. Humaniste convaincu, fondateur de l’éducation physique japonaise, il ne peut rester insensible devant les valeurs de l’olympisme, lequel transcende les nationalités et propose un langage commun aux peuples. Sollicité par le baron Pierre de Coubertin, il fonde le Comité olympique japonais en 1909 (voir Comité international olympique). Grâce à son action, la candidature du Japon pour l’organisation des Jeux d’hiver et d’été de 1940, où le judo est d’ailleurs inscrit, est retenue en 1936. La guerre diffère toutefois d’environ un quart de siècle l’aboutissement du projet de Kano, qui meurt en 1938, quelques mois avant l’engagement de la Seconde Guerre mondiale.
Les premiers championnats du monde de judo ont lieu à Tokyo en 1956 pour les seniors masculins, et à New York en 1980 pour les féminines. Les jeux Olympiques adoptent la discipline dans leur programme à partir de 1964 (Tokyo) pour les hommes et de 1988 (Séoul) pour les femmes. Le premier Occidental à bousculer l’hégémonie japonaise est Anton Geesink, qui devient champion du
monde pour la première fois en 1961, puis champion olympique en 1964.
LES TECHNIQUES DU JUDO
L’éventail technique du judo comprend les coups portés au corps (atemi), les étranglements (juji-jime, hadaka-jime, etc.), les clés aux articulations(juji-gatame, ude-garami, etc.), les immobilisations (kesa-gatame, shiho-gatame, etc.) et les projections.
Les projections sont classées selon quatre principes : les techniques de hanche (o-goshi, harai-goshi, etc.), les techniques de jambe (de-ashi-barai, o-soto-gari, uchi-mata, etc.), les techniques de bras (seoi-nage, tai-otoshi, kata-guruma, etc.) et les techniques permettant de sacrifier son propre équilibre, soit les sutemi avant (tomoe-nage, ura-nage, etc.) et les sutemi latéraux (uki-waza, tani-otoshi, etc.).
Les atemi et les clés portées sur une autre articulation que le coude sont strictement limités à la pratique du kata.
LA Tenue ET LE GARADE
La tenue du judoka, appelée judogi ou kimono, se compose d’une veste retenue par une ceinture et d’un pantalon de coton. Cette tenue est traditionnellement écrue ou blanche, mais peut être bleue lors de certaines compétitions internationales, afin de faciliter la lisibilité des combats pour les spectateurs.
La couleur de la ceinture varie selon une gamme allant du blanc au rouge, et marque le grade du pratiquant. Ces grades se déclinent en kyu, puis en dan. Le débutant commence ainsi ceinture blanche ou 6 kyu. En France et dans la plupart des pays occidentaux, l’évolution dans les grades inférieurs est symbolisée par un changement de cette couleur. Ainsi, le 5e kyu correspond à la ceinture jaune, le 4e à la ceinture orange, le 3e à la ceinture verte, le 2e à la ceinture bleue et le 1er à la ceinture marron. Au Japon et dans certains autres pays n’existent que deux couleurs : le blanc (du 6e au 4e kyu), puis le marron (du 3e au 1er kyu).
La ceinture noire marque l’obtention du 1er dan. Elle reste noire jusqu’au 5e dan. Une ceinture rouge et blanche distingue les experts ayant atteint les 6e, 7e et 8e dan, tandis que les 9e dan arborent une ceinture rouge. Au-delà, il arrive aux hauts gradés de porter une ceinture blanche, qui devient alors le symbole non plus de l’ignorance du débutant, mais d’un parcours effectué complètement, et donc de la complétude d’un cycle.
Un 1er dan est réputé posséder au moins une technique forte, son « spécial » (tokui waza), qu’il doit être capable de placer contre différents adversaires et dans différentes situations, dès que l’occasion s’en présente. Il s’agit d’une technique dont il a — comparativement aux autres — une connaissance plus profonde, et qui doit servir de base à son travail ultérieur. C’est en ce sens que l’obtention du 1er dan ne représente pas une fin en soi, mais plutôt le début d’un travail, d’une recherche, dont le 2e dan marque l’engagement.
REGLES DE COMPETITION
En compétition, le judo se pratique sur une surface comprise entre 8 x 8 m et 10 x 10 m et constituée de tatami, un tapis de mousse agglomérée d’environ 5 cm d’épaisseur. Les compétiteurs sont répartis par sexe et par catégorie de poids, lesquelles sont actuellement, pour les seniors féminines : - 48 kg, - 52 kg, - 57 kg, - 63 kg, - 70 kg, - 78 kg, + 78 kg et toutes catégories ; et pour les seniors masculins : - 60 kg, - 66 kg, - 73 kg, - 81 kg, - 90 kg, - 100 kg, + 100 kg et toutes catégories. Les « toutes catégories » ont cependant tendance à disparaître des tournois et des compétitions actuelles : si chacun peut y tenter sa chance, la catégorie
revient le plus souvent à offrir aux compétiteurs les plus lourds une seconde chance de médaille.
La pesée a lieu quelques heures avant le début des combats. Les combattants sont ensuite répartis en tableaux (fonctionnant généralement selon l’élimination directe avec repêchage, et tenant compte des « têtes de série » pour les championnats internationaux, et du club d’appartenance pour les rencontres de moindre importance) ou encore en poules si le nombre de combattants est insuffisant (six ou moins).
LE DEROULEMENT DU COMBAT
Le temps de combat est de 5 minutes pour les seniors masculins et de 4 minutes pour les féminines, chronométré en temps réel, avec arrêt du décompte à chaque interruption. Un arbitre central et deux juges se partagent la responsabilité de l’évaluation de la prestation des compétiteurs.
Le combat commence debout, chacun cherchant à projeter son adversaire sur le dos avec force, vitesse et précision. Si cet objectif est atteint, l’arbitre annonce ippon et met fin à la rencontre. Si l’un ou plusieurs de ces éléments fait défaut, l’arbitre peut annoncer, par ordre décroissant de valeur, waza-ari, yuko, koka ou encore la simple reprise du combat.
Dans tous ces cas, le combat peut se poursuivre au sol où la victoire peut être acquise de deux façons : sur abandon de l’un des compétiteurs à la suite d’un étranglement ou d’une clé portée sur l’articulation du coude, ou sur immobilisation (maintien de l’adversaire sur le dos, les deux épaules au sol). Une immobilisation maintenue 25 secondes permet d’obtenir un ippon, et met donc fin au combat. En revanche, une immobilisation maintenue entre 20 et 24 secondes ne permet d’obtenir qu’un waza-ari (un yuko entre 15 et 19 secondes ; un koka entre 10 et 14 secondes ; aucun avantage pour moins de 10 secondes, et impose donc de poursuivre le combat, soit au sol s’il n’y a pas eu rupture dans l’action, soit debout dans le cas contraire.
L’obtention de deux waza-ari équivaut à un ippon, les autres avantages s’additionnant mais ne se cumulant pas un yuko est supérieur à plusieurs koka, quel que soit leur nombre. Parallèlement, il existe un système de pénalités, sanctionnant le compétiteur qui bloque l’évolution du combat sans jamais prendre d’initiatives, attaque en dehors de la surface de combat ou encore effectue un geste prohibé. L’échelle des pénalités accordées à l’adversaire correspond à celle des avantages : shido, chui, keikoku et hansoku-make équivalent ainsi respectivement à koka, yuko, waza-ari et ippon.
Si aucun ippon, debout ou au sol, ni abandon sur blessure ou disqualification n’a mis fin au combat avant la fin du temps réglementaire, la victoire est acquise au compétiteur qui bénéficie de l’avantage le plus fort. En cas d’égalité parfaite, les deux juges et l’arbitre votent à l’aide de drapeaux et désignent le compétiteur dont les initiatives, plus nombreuses ou plus efficaces, ont permis une mise en danger plus importante
De l’adversaire. Les trois voix ont la même valeur et la victoire est acquise à celui qui obtient la majorité des votes.
judo (littéralement « voie de l’adaptation »), art martial japonais, puis sport de combat créé en 1882 par Kano Jigoro (1862-1938) à partir de sa réflexion sur sa propre pratique des ju jutsu anciens. Le judo est une lutte — par opposition à la catégorie des boxes pieds-poings —, qui se pratique à la fois debout et au sol.
REPERES HISTORIQUE
Dans le Japon en paix de la période d’Edo, les samouraïs ouvrent des écoles où ils enseignent leurs systèmes de combat ; certaines de ces écoles sont spécialisées dans les ju jutsu, ou « techniques d’adaptation » destinées à vaincre en combat à mains nues un adversaire armé ou non. L’enjeu étant la vie — ou la mort —, ces techniques sont gardées jalousement secrètes et s’inscrivent dans des traditions diverses, généralement héritées de la réflexion et de l’expérience de leur fondateur. L’enseignement se fait donc uniquement de maître à disciple, et seul le plus méritant, celui que le maître destine à reprendre l’école après sa mort, reçoit la totalité du savoir de la lignée, dont il devient à la fois le gardien et le vecteur.
KANO JIGORO FONDATEUR DU JUDO
Au début de l’ère Meiji, en raison des circonstances historiques et sociales, ces écoles tombent pour la plupart dans l’oubli et souvent dans le mépris. Pourtant le jeune Kano, de faible constitution (moins de 50 kg à l’âge adulte), qui cherche un moyen de ne
pas subir physiquement ceux qu’il surpasse intellectuellement, se tourne vers leur enseignement. Accepté à la fois par les écoles Tenshin Shinyo et Kito, il s’investit pleinement dans l’étude. À force d’entraînement, son corps change, s’adapte à l’effort et à la lutte, et, dans le même temps, il s’aperçoit que sa pratique a sur lui des conséquences inattendues, qui se traduisent par un gain de confiance et une attitude plus posée, plus réfléchie face aux événements de la vie.
Ambitieux, étudiant extrêmement brillant, Kano Jigoro veut faire de sa vie quelque chose de grand : le seul projet à sa mesure lui apparaît être l’éducation, une éducation globale qui inclut toutes les dimensions -physique, intellectuelle, morale - de l’être humain. Il voit dans le ju jutsu - ou plutôt le judo l’outil idéal pour ce faire.
LE JUDO UN PROJET DeDUCATION
Si « jutsu » peut être traduit par « technique » (dans le sens de « méthode » ou « recette »), le suffixe « do », que Kano Jigoro choisit pour nommer sa méthode, désigne en fait le « domaine connu », celui que l’on découvre au travers de l’expérience et qui ne cesse donc de s’étendre. « Do », souvent traduit par « voie », est donc en fait le « chemin parcouru ».
UNE PRATIQUE DEMOTIVEE ET GUIDEE
Concrètement, le passage de « jutsu » à « do » implique que le rôle du maître n’est plus de transmettre un savoir dont il est le seul détenteur, mais de guider l’expérience de l’élève, d’éclairer un chemin que celui-ci doit parcourir lui-même. Il s’agit de créer un espace de pratique propice à la recherche, un champ d’expérience qui permette le jeu des essais et des erreurs.
Kano Jigoro supprime donc de son enseignement les techniques les plus dangereuses, et y inclut un apprentissage systématique de la chute (ukemi). Ces deux mesures permettent de libérer l’esprit de l’élève, qui ne craint plus ni de se blesser, ni de chuter, ni de blesser son partenaire, et qui peut donc travailler en toute sincérité, sans retenue, dans un esprit de recherche, en privilégiant l’initiative et la prise de risques.
Cette forme particulière d’entraînemen — le randori (littéralement « saisies libres ») — n’a d’autre enjeu que la pratique elle-même, complétée par l’organisation régulière de rencontres (shiai) qui constituent une autre forme d’entraînement et qui doivent permettre à l’élève de se mettre à l’épreuve dans une situation où
l’opposition est maximale et où il peut tester librement son efficacité.
Cette possibilité d’expression libre, sans la contrainte du champ de bataille et des exigences mortelles du combat réel, constitue une véritable rupture avec la tradition et s’oppose à la forme habituelle d’entraînement des écoles de ju jutsu, à savoir le kata (enchaînements de techniques codifiées). Les kata subsistent cependant en judo, où ils fonctionnent comme un répertoire de techniques et de situations d’étude, y compris celles que l’exercice du randori ne permet pas.
VERS LOLYMPISME
Les vieux maîtres des écoles anciennes voient d’un très mauvais œil le jeune Kano remettre en cause plusieurs siècles de leur enseignement : la crédibilité théorique du judo doit passer par une mise à l’épreuve pratique. L’école de judo de Kano, le Kodokan, doit ainsi répondre à de nombreux défis pendant les deux dernières décennies du XIXe siècle, les plus importants l’opposant à la police, dont la tradition martiale est ancienne et réputée. Deux rencontres sont organisées et se soldent par la victoire du Kodokan, ainsi que, malheureusement, par la mort de l’un des représentants de la police. L’efficacité du judo étant ainsi établie et largement relayée par la presse, plus rien ne s’oppose à sa diffusion.
Parallèlement, Kano mène une carrière de haut fonctionnaire au sein du ministère de l’Éducation où il s’emploie à faire reconnaître ses théories sur l’éducation. Humaniste convaincu, fondateur de l’éducation physique japonaise, il ne peut rester insensible devant les valeurs de l’olympisme, lequel transcende les nationalités et propose un langage commun aux peuples. Sollicité par le baron Pierre de Coubertin, il fonde le Comité olympique japonais en 1909 (voir Comité international olympique). Grâce à son action, la candidature du Japon pour l’organisation des Jeux d’hiver et d’été de 1940, où le judo est d’ailleurs inscrit, est retenue en 1936. La guerre diffère toutefois d’environ un quart de siècle l’aboutissement du projet de Kano, qui meurt en 1938, quelques mois avant l’engagement de la Seconde Guerre mondiale.
Les premiers championnats du monde de judo ont lieu à Tokyo en 1956 pour les seniors masculins, et à New York en 1980 pour les féminines. Les jeux Olympiques adoptent la discipline dans leur programme à partir de 1964 (Tokyo) pour les hommes et de 1988 (Séoul) pour les femmes. Le premier Occidental à bousculer l’hégémonie japonaise est Anton Geesink, qui devient champion du
monde pour la première fois en 1961, puis champion olympique en 1964.
LES TECHNIQUES DU JUDO
L’éventail technique du judo comprend les coups portés au corps (atemi), les étranglements (juji-jime, hadaka-jime, etc.), les clés aux articulations(juji-gatame, ude-garami, etc.), les immobilisations (kesa-gatame, shiho-gatame, etc.) et les projections.
Les projections sont classées selon quatre principes : les techniques de hanche (o-goshi, harai-goshi, etc.), les techniques de jambe (de-ashi-barai, o-soto-gari, uchi-mata, etc.), les techniques de bras (seoi-nage, tai-otoshi, kata-guruma, etc.) et les techniques permettant de sacrifier son propre équilibre, soit les sutemi avant (tomoe-nage, ura-nage, etc.) et les sutemi latéraux (uki-waza, tani-otoshi, etc.).
Les atemi et les clés portées sur une autre articulation que le coude sont strictement limités à la pratique du kata.
LA Tenue ET LE GARADE
La tenue du judoka, appelée judogi ou kimono, se compose d’une veste retenue par une ceinture et d’un pantalon de coton. Cette tenue est traditionnellement écrue ou blanche, mais peut être bleue lors de certaines compétitions internationales, afin de faciliter la lisibilité des combats pour les spectateurs.
La couleur de la ceinture varie selon une gamme allant du blanc au rouge, et marque le grade du pratiquant. Ces grades se déclinent en kyu, puis en dan. Le débutant commence ainsi ceinture blanche ou 6 kyu. En France et dans la plupart des pays occidentaux, l’évolution dans les grades inférieurs est symbolisée par un changement de cette couleur. Ainsi, le 5e kyu correspond à la ceinture jaune, le 4e à la ceinture orange, le 3e à la ceinture verte, le 2e à la ceinture bleue et le 1er à la ceinture marron. Au Japon et dans certains autres pays n’existent que deux couleurs : le blanc (du 6e au 4e kyu), puis le marron (du 3e au 1er kyu).
La ceinture noire marque l’obtention du 1er dan. Elle reste noire jusqu’au 5e dan. Une ceinture rouge et blanche distingue les experts ayant atteint les 6e, 7e et 8e dan, tandis que les 9e dan arborent une ceinture rouge. Au-delà, il arrive aux hauts gradés de porter une ceinture blanche, qui devient alors le symbole non plus de l’ignorance du débutant, mais d’un parcours effectué complètement, et donc de la complétude d’un cycle.
Un 1er dan est réputé posséder au moins une technique forte, son « spécial » (tokui waza), qu’il doit être capable de placer contre différents adversaires et dans différentes situations, dès que l’occasion s’en présente. Il s’agit d’une technique dont il a — comparativement aux autres — une connaissance plus profonde, et qui doit servir de base à son travail ultérieur. C’est en ce sens que l’obtention du 1er dan ne représente pas une fin en soi, mais plutôt le début d’un travail, d’une recherche, dont le 2e dan marque l’engagement.
REGLES DE COMPETITION
En compétition, le judo se pratique sur une surface comprise entre 8 x 8 m et 10 x 10 m et constituée de tatami, un tapis de mousse agglomérée d’environ 5 cm d’épaisseur. Les compétiteurs sont répartis par sexe et par catégorie de poids, lesquelles sont actuellement, pour les seniors féminines : - 48 kg, - 52 kg, - 57 kg, - 63 kg, - 70 kg, - 78 kg, + 78 kg et toutes catégories ; et pour les seniors masculins : - 60 kg, - 66 kg, - 73 kg, - 81 kg, - 90 kg, - 100 kg, + 100 kg et toutes catégories. Les « toutes catégories » ont cependant tendance à disparaître des tournois et des compétitions actuelles : si chacun peut y tenter sa chance, la catégorie
revient le plus souvent à offrir aux compétiteurs les plus lourds une seconde chance de médaille.
La pesée a lieu quelques heures avant le début des combats. Les combattants sont ensuite répartis en tableaux (fonctionnant généralement selon l’élimination directe avec repêchage, et tenant compte des « têtes de série » pour les championnats internationaux, et du club d’appartenance pour les rencontres de moindre importance) ou encore en poules si le nombre de combattants est insuffisant (six ou moins).
LE DEROULEMENT DU COMBAT
Le temps de combat est de 5 minutes pour les seniors masculins et de 4 minutes pour les féminines, chronométré en temps réel, avec arrêt du décompte à chaque interruption. Un arbitre central et deux juges se partagent la responsabilité de l’évaluation de la prestation des compétiteurs.
Le combat commence debout, chacun cherchant à projeter son adversaire sur le dos avec force, vitesse et précision. Si cet objectif est atteint, l’arbitre annonce ippon et met fin à la rencontre. Si l’un ou plusieurs de ces éléments fait défaut, l’arbitre peut annoncer, par ordre décroissant de valeur, waza-ari, yuko, koka ou encore la simple reprise du combat.
Dans tous ces cas, le combat peut se poursuivre au sol où la victoire peut être acquise de deux façons : sur abandon de l’un des compétiteurs à la suite d’un étranglement ou d’une clé portée sur l’articulation du coude, ou sur immobilisation (maintien de l’adversaire sur le dos, les deux épaules au sol). Une immobilisation maintenue 25 secondes permet d’obtenir un ippon, et met donc fin au combat. En revanche, une immobilisation maintenue entre 20 et 24 secondes ne permet d’obtenir qu’un waza-ari (un yuko entre 15 et 19 secondes ; un koka entre 10 et 14 secondes ; aucun avantage pour moins de 10 secondes, et impose donc de poursuivre le combat, soit au sol s’il n’y a pas eu rupture dans l’action, soit debout dans le cas contraire.
L’obtention de deux waza-ari équivaut à un ippon, les autres avantages s’additionnant mais ne se cumulant pas un yuko est supérieur à plusieurs koka, quel que soit leur nombre. Parallèlement, il existe un système de pénalités, sanctionnant le compétiteur qui bloque l’évolution du combat sans jamais prendre d’initiatives, attaque en dehors de la surface de combat ou encore effectue un geste prohibé. L’échelle des pénalités accordées à l’adversaire correspond à celle des avantages : shido, chui, keikoku et hansoku-make équivalent ainsi respectivement à koka, yuko, waza-ari et ippon.
Si aucun ippon, debout ou au sol, ni abandon sur blessure ou disqualification n’a mis fin au combat avant la fin du temps réglementaire, la victoire est acquise au compétiteur qui bénéficie de l’avantage le plus fort. En cas d’égalité parfaite, les deux juges et l’arbitre votent à l’aide de drapeaux et désignent le compétiteur dont les initiatives, plus nombreuses ou plus efficaces, ont permis une mise en danger plus importante
De l’adversaire. Les trois voix ont la même valeur et la victoire est acquise à celui qui obtient la majorité des votes.
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